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26 novembre 2006

La banlieue de Mon Oncle

Si vous avez vu le merveilleux-excellent film de Jacques Tati, Mon Oncle, vous connaissez le regard amusé, tendre et nostalgique que l'auteur pose sur la banlieue "à l'ancienne" qui, à la fin des années 1950, commençait à disparaître devant la "modernité" en marche. Le processus destructeur débutant à l'époque s'est montré lent très lent : j'ai passé mon enfance dans la proche banlieue parisienne de la fin des années 70 et du tout début des années 80 et le cadre cher à Mr Hulot existait encore "dans son jus" par endroits bien que déjà sérieusement entamé. Mais si lent qu'il soit, ce processus est toujours à l'oeuvre et s'il est nécessaire de se débarasser de bâtiments laids et insalubres, je ne peux qu'être triste quand des édifices d'un intérêt esthétique et historique certain sont démolis. Je vous donne un exemple : IMG_919 IMG_0919 Cet immeuble, proche de ma station de métro, vit ses derniers jours. Par rapport à cette photo, il n'a déjà plus de toit. Je trouve regrettable de le voir disparaître : en briques, décoré de céramiques colorées et d'un faux soubassement de pierre, c'était une construction de qualité typique d'une époque et d'un style, agréable à regarder (tout propre et ravalé il aurait pu être très beau). Vous me direz qu'on trouve encore beaucoup de bâtiments de cet ordre en banlieue, mais ils disparaissent l'un après l'autre, faute d'une prise de conscience que la banlieue a une histoire, un patrimoine propre grignoté peu à peu qui, quoique modeste, est la trace d'un mode de vie typé et ancré dans la première moitié du XXè siècle. On serait bien content d'avoir quelques exemples d'insulae romaines en plus des prestigieuses villae finalement mieux connues ! Toujours est-il que cet édifice va laisser la place à un immeuble de bureaux en verre et tout le quartier environnant ne comptera plus que des bâtiments datant d'une grosse quinzaine d'années. Bien sûr, il s'agit de zones en perpétuel mouvement, mais éliminer TOUTE trace de la vie passée me paraît dommageable, surtout quand, comme ici, on n'agit pas selon un plan urbanistique pensé et unitaire, mais au coup par coup, sans aucune vision d'ensemble.
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Commentaires
C
Très bon blog, salutations de banlieue ;-)
M
En rentrant hier soir, j'ai eu la tristesse de constater que l'immeuble ici décrit n'était plus qu'un gros tas de gravats. Son agonie a donc duré longtemps car ils ont commencé à le détruire à la main, à la masse et, arrivés au 1er étage, les machines sont intervenues pour le réduire en cailloux et poussière.
M
Je crois que c'est malheureusement partout pareil et pas seulement en banlieue parisienne!!<br /> <br /> Dans 20 ans, les villes auront toutes un aspect "vieillot" (typique de constructions d'une vingtaine d'année) si ça continue!
E
Les citoyens peuvent avoir leur mot à dire : les permis de démolir et de construire sont donnés en mairie, et normalement les POS, ex-PLU, sont réalisés dans la concertation !
L
plutôt que "de façon inaperçue" je voulais dire "dans l'indifférence générale"...
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