4 octobre 2006
Hagiographie et métro parisien
Mon amie Paulette savait déjà qu'elle était en pleine branchitude parce qu'elle fait du tricot, que son Amoureux est barbu, qu'elle a une page MySpace (pour ceux qui ne connaissent pas Paulette son blog c'est dans mes liens "Jusqu'ici tout va bien")... etc.... mais même son sujet de thèse est branché (voir aussi son blog pour des explications plus détaillées) ! Il suffit de descendre à la station Saint-Michel pour s'en rendre compte : son nouveau décor intègre de nombreuses représentations du combat entre l'Archange saint Michel et le dragon, qu'il terrasse à plates coutures parce que tout est bien qui finit bien. Paulette, remercie-moi car la conclusion de ta thèse est ainsi toute trouvée avec une ouverture sur la pérennité des portails hagiographiques dans l'art monumental souterrain du XXIè siècle.
Tout y est : le décor principal, tel un tympan surmontant le nom de l'endroit, mais aussi des scènes secondaires sous forme de frise tout le long des parois où l'on retrouve le dit Archange et la sale bestiole symbolisant le démon...
ou des évocations d'Aubert, évêque à l'origine du premier culte voué au saint organisé dans la baie du Mont-St-Michel...
et même, érudition suprême (!), des inscriptions en lettres gothiques (mais en français, hein, pas en latin, on est dans le métro quand même, la piétaille contemporaine n'est pas plus instruite que la populace médiévale) qui retracent la légende du saint et l'histoire de la fondation de l'Abbaye au Péril de la Mer....
et enfin l'unité stylistique, datable aisément du début du XXIè avec cet aluminim brossé très tendance, cet argent partout très futuriste. Bon, le graphisme est assez pauvre, l'oeuvre est définitivement plate, le schéma iconographique sans invention, mais on ne peut pas trop en demander aux artistes contemporains.
Enfin en deux mots, on a là un programme complet !
Découvrant tout cela, ébahie, je me suis frotté les yeux, croyant un instant que j'étais victime d'hallucinations parce que j'avais lu trop de pages de sa thèse que Paulette m'avait demandé de corriger et où il était justement question, vous ne me croirez jamais, mais c'est vrai, des représentations des combats des saints contre le démon au premier rang desquels figure Michel et dont l'iconographie bénéficiait d'un petit développement.
Qu'est-ce que je disais ? Paulette, plus branchée tu meurs !
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